Nos récits

Il était une fois…

Loin….très loin…À l’ombre des montagnes où poussent les meilleurs thés au monde, avoisinant les plus belles forêts de bambous de Chine et poussant comme des fleurs de pierres à travers ce jaune éclatant qu’offrent les champs de Colza(fleurs jaunes)…le voilà, le lieu de tous les lieux…Riche de pluies salutaires, de pierres grises; empreinte du temps, de parfums d’herbes, d’images préconçues de la Chine grise d’antan….Nous voici dans l’arrière-pays…respirants la campagnardise brumeuse et jouissants des ‘couper le souffle’ qu’offrent ces moments passés au sein de ces ‘Chinois’ en voie de disparition…Ici, pas de iPod à vendre, pas de champs de construction, pas de surpopulation, pas de nuage grisâtre gorgé de pollution, pas de building…pas d’attrape-touriste…Ici, l’authenticité demeure, ici survivent encore quelques villages quasi millénaires…Trop loin et sans intérêt pour les Japonais et les empereurs du nord, ces villages survécurent aux guerres,  se tinrent habilement loin de la révolution culturelle qui détruisit une grande partie des villages ancestraux et s’éprirent de fierté en leur survivance.

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En parcourant les minuscules allées de pierres lissées, une autre époque se déroulait sous nos yeux captifs. En quête de bon voisinage, les grands-mères aux dos courbés ratissaient à pas de tortue, les couloirs labyrinthiques de leur village natal. D’autres, étaient assisent en attendant un éventuel client intéressé par l’une de ces têtes de porc accrochées et séchées au mur de la maison.

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Une tranquillité fantomatique enveloppait les villages de Xieli, Xidi, Hongcun…Wuyuan. La brume se faufilait dans les champs éclatants, les paysans vêtus de leurs chapeaux de pailles se réunissaient sous l’abri de bois, question de boire un thé fumant tout en discutant de tout et de rien. La pluie froide tombait doucement sur les artistes dessinant le reflet du cheval sur l’eau du lac bordant l’entrée du village d’Hongcun. Parapluies colorés à la main, les quelques visiteurs marchandaient les sacs de thé et les encriers. Nos narines jouaient au GPS, lorsque sentant ces cuisses de poulet cuisant sur le feu, ces petits biscuits chinois et ces feuilles de thé fraîchement cueillies se faisant torréfiées. Chaque tournant offrait ses surprises; des oiseaux parleurs aux pouponnières de bonzaïs, des cours intérieures arborant des affiches de Mao aux brocanteurs dévoilant des joyaux perdus dans le tourbillon de notre ère…Tourner un coin de rue était donc gage de jolies découvertes.

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Tout en contournant l’étendue d’eau en forme de demi-lune du village de Hongcun, on pouvait alors s’imager les marchands sous la dynastie Han, Ming et Qing, troquer leurs sacs de vivres tout en sirotant leur thé ou ces enfants vêtus de gris et de rouge, chapeaux ronds, s’exerçant sur leur ocarina sous l’oeil attentif de leur mère tordant les tissus fraîchement lavés. Encore aujourd’hui il est possible d’être témoin de l’un de ces vieux de la vielle errant près de cette même eau verdâtre, admirant leur reflet distordant tout en cherchant cette jeunesse envolée parmi les commissures des années de labeurs…là tout au fond de ces yeux voilés de vieillesse, une tapisserie juvénile de souvenirs aux arômes de thé et de courses matinales dans les champs d’or….et plus loin, beaucoup plus loin, le souvenir musical de la flûte dansant avec l’Erhu (violon chinois ) sous une douce pluie de mai…

Quel beau moment en cette Chine Authentique des temps anciens !

 

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