La gloire d’Hawaii

Un jour, un de nos amis, Larry Hayes nous a dit: “ Vous devez aller à Hawaii, croyez-moi, car c’est la nature dans toute sa gloire!” Larry, comme tu avais raison! Pour plusieurs, Hawaii est synonyme de plages dorées et de jupettes de paille flottant au vent. Oui, il y a bel et bien de magnifiques étendues blanches au grain de sable plus ou moins parfait, probablement quelques plantureuses Hawaiiennes au bassin épousant une dite “jupe” au foin dégarni….Mais Hawaii, c’est avant tout la quintessence de la création de mère Nature.

Pour nous, les étranges,  tout débuta lorsque l’avion entama sa descente vers l’immense étendue noire durcit. Elle plana doucement sur le champ de lave du Mauna Loa, suivant les dernières lueurs rouges du jour…Vous imaginez, ils ont construit l’aéroport sur un champ de lave, et y atterrir fut mémorable. Mémorable pour ces contrastes de rouge et violet du couchant, coupé par cette lave durcit noir comme nuit. La beauté des lieux et les moments d’extases furent ainsi au fur et à mesure que nous avons sillonné ses routes, ses chemins reculés, ses eaux turquoise, jour, soir et nuit…

Kona et sa baie de Cook furent surprenantes et généreuses; que ce soit par ces raies mantas frôlant nos ventres dans un gracieux mouvement quasi perpétuel durant un ballet de nuit illuminé, des nages quotidiennes avec les doyennes des océans à la carapace aux dimensions à la Jules Verne, sans oublier ce glorieux matin ou 18 dauphins sauvages ont joués, sautés, vrillés, gazouillés autour de Pierre-Alexandre. Là, fut l’un des plus beaux moments de voyage du chat…nager avec 18 dauphins sauvages…il y a peu d’endroits sur terre où cela est possible…Marquise…Mer Rouge….Maldives….Hawaii.

En plus de ces sorties en mer avec raies mantas, dauphins et tortues, notre séjour à Hawaii fut embelli par nos nombreuses découvertes telles que la route d’Hawaii, pittoresque; verts pâturages parsemés de hautes collines à la Mario Bros. Il y eut aussi Waipio, authentique et odorante. Une vallée sacrée qui abrite, encore aujourd’hui, quelques dizaines de véritables Hawaiiens et de minces chutes provenant du ciel. Notre incursion se termina par une haletante montée sous une douce pluie au parfum d’hibiscus.

Nous allâmes aussi à Volcano, minuscule village saisissant de par sa jungle débordante, mais surtout pour son souterrain plutôt bouillant… Le soir du 12 juillet, nous avons pu constater, en privé, qu’une partie du ciel tourna au rouge incandescent sous la pleine lune. La déesse Pélé nous permit secrètement, en échange d’une offrande de Gin, de fouler ses cheveux durcit et admirer sa lave mythique coulant du  Pu’u o o vent, caldeira voisine du volcan Kilauea. Marcher sur des coulées de lave tantôt âgées, tantôt juvéniles, de constater que de la fumée s’échappe des fissures noires autour de soit , de sentir la chaleur du magma terrestre sur nos visages, de voir cette lave d’une couleur et texture indescriptible migrer lentement vers nos pieds fut franchement grandiose et à certains moments quelque peu terrifiants. Les volcans vont toujours chercher des émotions que les autres attraits du voyage ne parviennent pas à nous faire ressentir. Voir de la lave est inscrit au plus profond de nos gènes d’humains…être assied devant un volcan c’est comme si on allait titiller cette conscience née il y a quelques millions d’années. C’est pourquoi, voir un Ipod ne procure strictement rien, mais voir une rivière de lave provoque quelque chose d’inhabituel.

Quant aux centaines d’autres moments  passés que l’on ne décrit pas assez ; telle la splendeur du Jardin botanique aux fleurs nous soûlant de parfums exotiques, du coucher de soleil sur le Mauna Kea nous projetant au-delà des nuages parmi un paysage lunaire, des gargantuesques déjeuners  préparés par nos fabuleux hôtes, Svetlana, Lee, Michael, Greg et Hannah…et puis les après-midi à se faire cuire soi-même sur la plage de sable noire tout en guettant les tortues se pointant le bout du nez, à se faire étourdir à force de regarder les surfeurs braver les puissantes vagues, des moments à chanter en Hawaiien sur les magnifiques mélodies d’Israël Kamakawiwo’ole et les rêveries qu’offre notre voie lactée…