Seuls sur la Grande Muraille
Eh bien ce matin là, nous étions seuls…courant comme des enfants on dévalait les morceaux d’époques, on grimpait haletant Mutianyu, l’un des plus beaux tronçons de la Grande Muraille de Chine. Le vent glacé de la Sibérie soufflait cette contrée pré-mongolienne par bourrasques. Et nous, debout sur le mur de l’Empereur Jaune, on plissait les yeux….on avançait tout en reculant dans le temps. Les pierres polies étaient recouvertes par moment de neige, de glace, de foins fous…mais ce qui sautait aux yeux c’était l’énergie qu’elles dégageaient. Au plus loin pouvions-nous scruter l’horizon, la Muraille de Chine ne semblait point s’essouffler sur les infinies crêtes des montagnes. D’ailleurs combien de fois devions-nous répéter » c’est incroyable…nous marchons sur la Muraille de Chine « …Seuls….On avait bien choisi le moment, le temps et l’endroit…il était 7 heures du matin…la vie venait de renaître à nouveau. Et ainsi, on resta bouche-bée devant la magnificence des paysages, mais surtout de la Grandeur du monument. C’est immense…Immensément loin, serpentant à l’infini et traversant les contrées ayant vu passé les Lame Brisée, Flocons de Neige et Ciel Étoilé de ce monde…Combien de soldats d’ailleurs, veillèrent sur ces murs indestructibles? Combien d’hommes touchèrent ces pierres afin de construire cette immuable muraille? Combien d’empereurs ont tenté de l’achever ?
Plus loin, où la visite s’achève, l’intacte muraille se dévoila. Ici, la Muraille n’avait point été restaurée et on pouvait y ressentir une toute autre émotion. La muraille fantôme, affaissée par endroits, était recouverte d’arbustes et d’herbes hautes qui poussaient anarchiquement sur la voie. Et plus on marchait dans cette forêt de la Muraille, plus nous étions curieux de voir ce que nous réservait la vue au-delà des tours de guet. C’est en grimpant les tourelles où flottait fièrement le rouge drapeau de la république que nous pûmes, au loin, déceler une poussière dense s’élever…des centaines de milliers de chevaux mongols couraient en quête d’une victoire. Et le bras levé, sur la ligne des archers, un seul homme à la chevelure longue donnait le cri d’envoi…Gengis Khan…Comme des enfants n’ayant jamais connu la fin de l’enfance, nous étions attaqués par le Grand Khan. Il en revenait donc à nous de défendre la Grande Muraille de Chine et ses remparts…Courant sur la muraille, le jeu prit place et les rires furent posés à jamais sur les murs de Mutianyu…Immense…souvenez-vous….
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